sculptures – dessins
Vernissage jeudi 8 septembre 2022 de 18h à 21h en présence de l’artiste
Du mercredi au vendredi de 14h à 19h Le samedi de 11h à 18h30 ET SUR RENDEZ-VOUS
Rose-Marie Crespin est née en 1971. Sa formation passe par une maîtrise d’Arts Plastiques à Rennes, les Arts Décoratifs à Strasbourg, les ateliers de décorations sur costumes de l’Opéra du Rhin et de l’Opéra Bastille puis les ateliers de dessin de broderie pour la Haute Couture ainsi qu’ une résidence en Chine.
Son travail, poétique et minutieux, s’articule autour de la notion de mémoire et de la capacité de chacun à élaborer des images mentales tirées de nos lectures, de nos souvenirs ou de nos rêves. Des images qui émergent à partir d’un petit bout de rien ; Du sable, un fil, de la porcelaine, des papiers découpés ou du dessin sont exploités avec des gestes simples, minimalistes et mainte fois répétés dans un long travail de miniaturiste.
D’ailleurs le temps Rose-Marie Crespin ne le compte pas, il disparait au fur et à mesure que le travail avance dans une concentration extrême qui l’amène à oublier ce qui l’entoure.
Dans le cocon de son atelier le regard se porte sur une multitude de boîtes, de tiroirs qui contiennent de otut petits éléments de papier papiers découpés minutieusement dans les magazines, du fil à coudre, du sable et de minuscules fleurs ou bridilles de céramiques.
Ses matèriaux favoris sont divers mais toujours simples. Sur un temps souvent très, très long Rose-Marie Crespin va les transformer, les magnifier afin qu’ils ressemblent le plus possible à ses souvenirs. L’artiste aime la précision, elle cherche à dissimuler le geste, à le rendre invisible, se rapprochant ainsi du processus de la nature où l’infiniment petit échappe à l’acuité visuelle.
Cette échelle permet à Rose-Marie Crespin de présenter des œuvres que l’on peut appréhender d’un seul coup d’œil. Elles tiennent dans nos mains et rompent avec l’immensité de ce qui nous entoure, permettant ainsi un retour sur soi, un retour en soi.
Il n’y a rien de spontané dans les œuvres de Rose-Marie Crespin mais une interrogation: comment éprouver une durée ? La lenteur est un fondement intrinsèque de sa force créatrice.
«Mon rapport au temps. Je ne le comptabilise pas. Je cherche à être absorbée par lui, en travaillant avec un minimum de moyens (outil /matière) dans la répétition de gestes simples.»
Très impressionnée par les représentations mentales, elle s’interroge sur la façon dont notre cerveau fait émerger des images à partir de notre vécu ou de nos lectures. Elle puise dans les mots des grands auteurs l’origine de certaines pièces. Les vers de Baudelaire lui ont d’ailleurs permis d’extraire des souvenirs fugaces qu’elle a transcrits plastiquement.
L’apparente abstraction des œuvres de Rose-Marie Crespin nous renvoie à nos souvenirs et nos projections. Pour l’artiste ce sont des mues de ses propres souvenirs. Un instant fugace, une ambiance, une époque, des objets du passé… communiquent entre eux et offrent des images mentales qui vont servir d’étincelle à sa création. L’évanescence d’un instant passé va ainsi amener Rose-Marie Crespin à se projeter dans la construction structurée d’une cathédrale de papiers découpés pour rencontrer l’histoire émotionnelle du spectateur.
Vernissage commun avec la galerie Yves Iffrig jeudi 8 septembre 2022